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King Kong : le classique réadapté par Peter Jackson

King Kong et Peter Jackson ne sont plus à présenter, alors quand les deux se rencontrent, cela fait forcément des étincelles. Dans le bon ou le mauvais sens ?

CINÉMA

8/7/20245 min read

King Kong, Peter Jackson
King Kong, Peter Jackson

King Kong, légende du cinéma

Tout le monde connait King Kong, et ce, quelle que soit la génération à laquelle l'on appartient. Aujourd'hui, on le dénomme sobrement Kong, mais son vrai nom, celui sous lequel il s'est imposé, depuis 1933 et cette première apparition sur grand écran par Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack, comme une légende du cinéma. Tout le défi de Peter Jackson, oscarisé à dix-sept reprises pour son adaptation du Seigneur des agneaux, de J. R. R. Tolkien, était de rénover ce classique du septième art pour le repartager aux nouvelles générations, et ainsi perdurer l'héritage de cette œuvre.

King Kong : entre film d'époque et film moderne

C'est l'ADN même de l'adaptation de Peter Jackson, qui a mis en point d'orgue la passerelle entre l'identité propre du premier King Kong, de 1933, pour le moderniser et le remettre aux goûts du jour. Mais concrètement, comment cela se visualise ?

Premièrement, l'époque. Le film, tout comme le premier du nom, se déroule en 1933. C'est alors un New-York ravissant qui s'étale sous nos yeux : ses buildings sont debout comme dirait Céline, ses métros parcourent les rues, les anciennes voitures nous font voyager un siècle plus tard, les vêtements, les costumes, les robes, les chapeaux, les souliers, tout est marqué par les années trente, et c'est le premier point remarquable du film. L'ambiance, d'emblée, frappe par son immersion, sa précision surtout. Ce New-York est vraisemblable - tellement que l'on oublie qu'il est fictif, et que c'est une époque révolue qui se projette à l'écran. C'est là donc la première réussite, et là le témoignage que Peter Jackson, pour rendre hommage au premier King Kong, a sorti le chéquier, ne lésinant pas à la dépense, se donnant les moyens de réaliser un film d'envergure.

Deuxièmement, c'est un film du vingt-et-unième siècle, cela se sent, car tout est fait pour sublimer cette ancienneté d'apparence. Les moyens sont colossaux - à l'image des effets spéciaux, des décors -, ce qui rend l'image d'autant plus précise, plus belle, claire, et ce qui rend cette adaptation d'autant plus captivante. Il n'y a qu'à comparer les affiches des deux films pour juger par soi-même la différence graphique qui les sépare ; il n'y a qu'à comparer les deux King Kong pour s'apercevoir que le second est colossal, autant impressionnant physiquement que graphiquement. Car oui, les effets spéciaux, contrairement au film de 1933, n'ont pas pris une ride. Pas une seule ! Stupéfiant, n'est-ce-pas ? Surtout quand on voit de récents films nous proposer des trucages grotesques, fait à l'arrache, limite sans correction et que l'on nous vend le résultat comme sidérant, alors que la seule chose de sidérante c'est justement la nullité technique. Là, non, on le redit : c'est stupéfiant. Les poils de King Kong se meuvent lors de ses mouvements ; ses narines s'écartent et sont texturées avec attention ; ses yeux se plissent ; ses rétines semblent plus vraies que nature ; sa bouche est impressionnante ; sa langue, ses dents, son torse, tout est magnifié par les techniciens qui ont founi un travail chirurgical - certainement une référence, de nos jours.

3H20 de pur bonheur

Qui dit classique, dit ampleur, et dans le King Kong de Peter Jackson, il y en a de l'ampleur. Si le film est aussi long, c'est que Peter Jackson prend justement son temps. Non, aucune longueur, aucun temps mort, car tout est savamment maitrisé, rythmé, haletant ; mais, en l'occurrence, le film peut être découpé en trois parties : la première, celle du début, où Carl Denham, un réalisateur raté qui cherche désespérément un financement pour son prochain film, rencontre Dwan, l'actrice principale - qui, elle, est une petite comédienne qui pratique dans un petit théâtre nouvellement fermé -, et à qui Carl, en manque de personnel, propose le premier rôle, argumentant comme il se doit pour l'amener à bord du rafiot qui échouera sur Skull Island, où, là, les choses tourneront mal - Dwan donnée en offrande au Roi de l'île, vénéré par les indigènes ; la deuxième partie, celle du milieu, du cœur du film, où l'équipe du tournage sera coupée en deux : Carl Denham, Jack Driscoll et leurs équipiers sur les traces de Dwan, tenue en otage par King Kong ; enfin la troisième partie où tous reviennent à New-York, avec un surplus.

Chez n'importe quel réalisateur, le film aurait débuté très rapidement, c'est-à-dire directement au moment de l'offrande de Dwan à King Kong ; mais nous ne sommes pas n'importe où. Ici, c'est Peter Jackson qui est aux manettes. Il ne se contente pas d'une maigrelette introduction, jetant à la va-vite les bases de son histoire ; non, ici, encore une fois, il prend le temps, nous montre le cheminement de cette excursion cinématographique, nous plongeant dans l'intimité des personnages, se permettant même, osons le dire, l'audace d'oublier King Kong toute la première heure du film. Du reste, une fois les dés pipés, une fois Dwan capturée par le roi de cette jungle, la tension ne redescend jamais, et c'est là, sans doute, le plus gros point fort de ce King Kong : Peter Jackson, les bases installées, se débride, et jouant sur les deux points de vue, il offre une narration exaltante pour tantôt démontrer la férocité du gorille et son attachement grandissant pour Dwan, tantôt pour dévoiler l'île, et faire en sorte que le téléspectateur découvre sa diversité simultanément aux personnages - bon gré mal gré.

Et là où c'est doublement captivant, en lien direct avec le film d'époque et le film moderne, c'est que ce King Kong est une sorte de mise en abyme où le véritable film n'est pas celui de Peter Jackson, mais celui de Carl Denham, littéralement animé par sa réalisation, toujours là à dégainer sa caméra dès lors qu'il voit un animal, une fleur, un paysage, quitte à jouer avec sa vie, celle de son groupe, et quitte, inévitablement, à devenir mégalomane avec son idée fixe, comme dirait Dostoïevski. Il personnifie d'ailleurs le cinéaste ambitieux, véreux, capable de mentir et de se déshumaniser pour peu qu'il accède, en retour, à la gloire et à l'argent qui lui ont tant fait défaut jusque-là.

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King Kong, de Peter Jackson : une réussite à tous les plans

A tous les niveaux, oui. Sur le scénario, c'est impeccable, maitrisé sur le bout des doigts : le début est lent, mais nous immisce davantage dans l'univers, et décuple notre impatience, et décuple l'arrivée de King Kong, et décuple notre concentration ; les effets spéciaux sont phénoménaux, et même si par moment, comme notamment cette scène avec les diplodocus, on voit le petit coup de vieux, cela reste vraiment minoritaire dans l'ensemble ; le rythme est haletant, captivant ; les décors somptueux ; le bestiaire est varié, terrifiant, dégoûtant par instant ; et la musique, magnifique, d'époque elle aussi, est omniprésente. Vous l'aurez compris, c'est un superbe film d'aventure dans lequel vous absorbez et rêver, découvrir un univers fantastique dont la fantaisie est de vous attacher à cette bête nommée King Kong qui s'attache, elle, à la belle dénommée Dwan. Là est la véritable histoire d'amour du film. C'est un amour avec un grand A, un amour affectif, qui ne dépassera jamais la barrière physique bien sûr, mais un amour touchant, poignant - preuve, s'il en fallait une, que l'homme est capable de cohabiter avec la nature s'il oublie son orgueil et son dieu : l'argent.

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