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Batman : The Dark Knight

Deuxième volet de la trilogie, Batman : The Dark Knight est sans doute le plus marquant. Doté d'un antagoniste stupéfiant, dopé par une musique stupéfiante et une réalisation qui l'est tout autant, pourquoi a-t-il tant fasciné ?

CINÉMA

7/24/20246 min read

Batman : The Dark Knight de Christopher Nolan
Batman : The Dark Knight de Christopher Nolan

Batman : The Dark Knight, la confirmation

La semaine dernière nous vous parlions de Batman begins, sorti en salles en 2005 ; aujourd'hui il est temps d'évoquer un monstre des vingt dernières années, l'un des films les plus sensationnels, à tous les plans, de ce début de siècle : Batman : The Dark Knight. Et là, autant le dire clairement, on entre dans une autre catégorie ; de celle qui installe sur le toit du monde deux acteurs, un réalisateur, un compositeur, une franchise ; de celle qui devient, avec le temps, encore plus grande grâce à l'empreinte qu'elle laisse dans son sillage, pour cette grandeur qui, se dressant, fait de l'ombre à ceux qui osent la regarder, la défier, la comparer ; de celle, enfin, qui fascine, époustoufle, se transmet de génération en génération pour devenir un monument. Un monument du cinéma.

Une force et un souffle gigantesques

Commençons doucement. Mettons-nous dans le bain tranquillement. Pour ce faire, pour vraiment comprendre de quoi nous parlons, à quel film nous avons affaire, nous vous partageons ici, rien que pour vous, la scène d'ouverture de Batman : The Dark Knight. Laissez-vous guider. Prenez le temps. Appréciez, et dites-nous, si, là, en cette ouverture, vous ne sentez pas une force, un souffle gigantesques :

La musique, clé de voûte chez Christopher Nolan

Du reste, c'est une amélioration considérable entre ce Batman : The Dark Knight et Batman begins. Comme l'atteste la scène d'ouverture, l'image est de bien meilleure qualité - on sent que les moyens techniques sont mis à contribution, et que Christopher Nolan, légitimé maintenant par le succès financier du premier volet (370 millions au box office pour un budget de 150 millions), peut enfin mettre place ce qu'il souhaite, sans restriction. Les plans aériens, les plans mobiles, la mise en scène, les scènes d'actions, tout est coordonné pour produire un grand spectacle, et faire de Gotham le théâtre d'une chasse à l'homme entre Batman et le Joker.

Mais surtout, outre la prestation toujours remarquable de Christian Bale - lequel a d'ailleurs déclaré que la vedette de ce film était justement Heath Ledger -, nous nous devons de remercier Hans Zimmer et James Newton Howard qui, tout au long de la trilogie, subliment l'image par leurs compositions absolument magistrales. Avec le recul, que serait la trilogie de Christopher Nolan sans cette bande son tout aussi monstrueuse que son histoire ? A vrai dire, quelque chose. Oui, elle serait devenue quelque chose de grand, car la musique ne fait pas tout, nous l'avouons, et la trilogie est suffisamment épique pour se suffire à elle seule ; mais serait-elle devenue aussi grande sans cette musique qui ronronne, qui accroit la tension, qui décuple les explosions, les coups, les affrontements entre les protagonistes ? Pour être honnête, pas sûr. Hans Zimmer et James Newton Howard signent là deux albums en collaboration qui, orchestraux, s'écoutent indépendamment des films, et qui, pour peu que vous soyez créatifs, vous inspirent dans vos productions. De toute manière, les présente-t-on encore ? A eux deux, dans le désordre, c'est Gladiator, La chute du faucon noir, Hunger Games, Blood Diamond, King Kong, Interstellar, Dune, etc., etc.

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Le Joker : Heath Ledger au sommet

Maintenant que vous êtes dans le bain, et que vous comprenez à quel genre de monstre nous faisons face, parlons plus en profondeur de ce clown. Et non, nous vous prévenons d'avance, ce n'est pas n'importe quel clown ; ce n'est pas le genre à amuser la galerie gratuitement, ni même à s'agenouiller devant un roi pour faire allégeance et le distraire dans son ennui ; car le clown auquel nous avons affaire n'est pas de ce monde, mais d'outre-tombe. Et non, nous lisons dans vos pensées : l'intensité, imprégnée dès le début par ses soins, ne redescendra pas, car c'est bien tout le long-métrage qui est boosté, comme sa scène d'ouverture, aux muscles, aux balles, à l'action, aux rires clownesques.

Le Joker est le meilleur antagoniste de la trilogie - et pas seulement de la trilogie, sans doute l'un des plus marquants de l'histoire du cinéma. Heath Ledger, paix à son âme, signe ici une prestation monumentale, si bien qu'il obtiendra, à titre posthume, l'Oscar du meilleur acteur dans un second rôle, et si bien, hélas, que son rôle, l'ayant tant habité, changé, obnubilé, l'a quelque peu détraqué. C'est là, malheureusement, la reconnaissance des grands que de se fondre totalement, dangereusement avec leur personnage, incarnant d'eux tous leurs traits, quitte à frôler la folie. Cela parait extrémiste, nous en convenons, et nous rappelons que le cinéma, quoique métier, ne devrait pas prôner une telle extrémité ; mais en tant qu'art, il représente aussi, pour certains acteurs, une sorte de renaissance, d'éternité, de postérité. Encore une fois, c'est tragique, d'autant quand on a la vie devant soi, une carrière des plus prometteuses, mais l'acteur, tout comme le romancier, le peintre ou le poète, est un artiste, et en tant que tel, en son for intérieur, dans son intimité, lorsqu'il se retrouve seul face à la glace, il prend ses décisions en âme et conscience, et même si elles ne sont pas partagées de tous, même si elles sont jugées absurdes, pour l'artiste, elles ne le sont pas, car lui, via sa sensibilité, il sait, il pressent que sa création, sa prestation fera de lui une légende, et ainsi l'immortalisera. Car n'oubliez pas une chose, chers lecteurs : c'est que l'artiste, quoique bien souvent croyant, voit en la postérité son salut, son rachat, son immortalité. Et quelle postérité qu'est allé chercher là Heath Ledger ! Du haut, du très très haut-niveau ! Il n'apparait que 33 minutes dans Batman : The Dark Knight, mais alors c'est comme s'il était toujours là, présent sur tous les plans tant son aura, son énergie, son flegme captivent, hantent les esprits.

Le Joker a le chaos en lui, et pour bien visualiser cette mutation, comment, même s'il a été réalisé onze après, ne pas songer au Joker, de Todd Philips, magnifiquement joué par Joaquin Phoenix ? Le Joker a toujours cette solitude, ce désert dans le cœur, cette sécheresse émotionnelle tapis dans son ventre, et comme il ne connait que cette réalité, il juge bon, dans son nihilisme, de tout inverser, de tout écraser, de tout démolir, de tout fracasser, de répandre la laideur, l'immoral, l'anarchisme. Comment, dans ce sens, ne pas songer à cette confrontation entre lui Harvey Dent, alias Double-Face ? Comment ne pas voir sa malice qui purule, cette intelligence maléfique qui, brisant un homme de loi, un justicier considéré par Batman, parvient à le retourner et à le gagner dans son camp en appuyant justement là où ça fait mal ? Le Joker est un agent du chaos. Il n'a plus rien d'humain, et dans sa tête ne stagne qu'un marécage putride, où les cadavres, les balles, les armes flottent à la surface, entourés par les flammes, cette damnation éternelle, et accompagnés par les pleurs de la désolation.

Tenez, on y résiste pas, un court extrait pour illustrer ce détachement, cette mort qu'il a en lui et qui le sépare des hommes :

Batman : The Dark Knight

Bon, vous l'aurez compris, c'est un indispensable que ce Batman : The Dark Knight. Un indispensable à la fois dans la trilogie Batman, que dans la filmographie de Christopher Nolan et dans la culture cinématographique. C'est lui, définitivement, qui a intronisé le réalisateur Britannique parmi les plus grands, le faisant passer d'espoir, de promesse, à confirmation, à pilier de sa génération. Et c'est à lui, enfin, que se réfèrent tous les fans des comics DC, tous les fans de Batman, du Joker, de Christopher Nolan, de Christian Bale, de Heath Ledger ; de cinéma. C'est un tournant, une œuvre à part entière, un classique du genre. Ecrivons-le une bonne fois pour toute : une légende.

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