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Bob Marley : One love, à voir ou à éviter ?

Ces dernières années les biopics musicaux sont légions, et, de tous, le meilleur est sans aucun doute Bohemian Rhapsody. Cependant il y en a d'autres qui méritent de l'attention, comme celui sur Bob Marley. Pourquoi ? Réponse dans l'article.

CINÉMA

6/19/20244 min read

Bob Marley avec une guitare dans le film One love
Bob Marley avec une guitare dans le film One love

La Jamaïque, un pays déchiré en deux camps

La Jamaïque, ce pays des Caraïbes, ce pays chaud, estival, chaleureux aux côtes dont l'eau est turquoise et le sable d'or ; ce pays où les habitants vivent dans la pauvreté matérielle mais la richesse du cœur, de la fraternité, là où les plaisirs sont simples, les sourires monnaie courante, et où le rastafarisme, cette religion nationale, est en chaque esprit, en chaque bouche, en chaque comportement. Oui, mais... Quel est ce "mais" ? Ce "mais" n'est pas petit, n'est pas à dédaigner, car ce "mais" régit la vie sociale et politique du pays. Comment ? En scindant la communauté nationale en deux camps : le People's National Party (socialiste) et le Jamaican Labour Party (libéral). Le premier élu en pleine guerre froide, aux portes des Etats-Unis d'Amérique, à la frontière de l'ennemi numéro un de l'époque (Cuba), le contexte, on le devine, ne pouvait qu'être explosif. D'autant que le pays se déchire ; chaque affrontement devient le moyen d'accéder au pouvoir, de prendre le contrôle total : les ghettos se révoltent, sombrent dans la violence, dans les fusillades, dans la guérilla. Dans cette situation qu'un homme aux origines défavorisées, ayant grandi dans les rues délabrées de Kingston, la capitale, et ayant un don inné, incomparable, inimitable, décide de se dresser, d'incarner la réconciliation, et de chanter au nom de l'amour, de la charité, portant aux yeux de tous la souffrance et le désarroi de son peuple.

Bob Marley, le chanteur reggae aux allures de prophète

Qu'il détesterait cette appellation grandiloquente, injustifiée selon lui ! Il la détesterait vraiment ! Pourtant, on ne peut dénier que c'est ce qu'il est devenu au cours de son parcours autant inspirant que légendaire. Bob est empli d'humilité, de sagesse, d'amour ; il n'est pas bouffi d'orgueil, affamé de gloire, de richesse ; il ne court pas après les femmes ; il ne souhaite pas des millions sur son compte en banque ; il ne se nourrit pas de matérialisme, de futilités, de distractions ; lui, sa nourriture est différente, bien différente : ses meilleures possessions se quantifient par le nombre d'albums non pas vendus, mais composés ; par le nombre de mercis, de cris, de reprises que le public lui envoie ; par l'amour que lui porte sa femme, Rita Marley, et ses innombrables enfants ; enfin par la symphonie qui se joue entre lui, Bob Marley, et son groupe, The Wailers, où, ensemble, ils parcourent l'Europe pour chanter le désespoir collectif qui gagne le monde, soutenant les âmes dans le besoin, des âmes qui ne quêtent rien de mieux, dans le dénuement, que de la compréhension, de la chaleur humaine, de la compassion, un brin de joie.

C'est cela Bob Marley ! Oui, lui qui détestait se considérer comme une superstar, lui qui se gênait dans les complaisances, dans les étalages mondains, aux antipodes de ce qu'il avait appris dès son enfance dans la pauvreté, voilà, presque malgré lui, qu'il est propulsé sur le devant de la scène, plébiscité de tous, loué de tous, demandé de tous. Ses disques se vendent comme des petits pains, les fans entonnent comme des hymnes ses plus gros hits, se réunissent en groupe pour chanter ses paroles de pacifiques, et lui, Bob, malgré une tentative d'assassinat, malgré les difficultés avec son label, malgré les trahisons et sa maladie, reste dans la simplicité, celle qui l'a forgé, et celle qui fait de lui un être à part, un chanteur iconique, un humain à part entière apprécié justement pour son humilité et sa douceur. Bob est un bon vivant, un épicurien en un sens : il aime fumer, jouer au football, chanter, boire, rigoler, blaguer. Mais Bob est surtout un être de lumière, un être de paix, sans une once de méchanceté en lui, venu au monde pour défendre les couleurs de son pays, les revendications de son peuple, et, génial comme il était, s'exporter pour approfondir son combat : celui de la libération des peuples, celui du décolonialisme, celui de la bienveillance.

Bob Marley : One love, un film à voir

Il est à voir car il parle d'une légende de la musique, d'une légende connue et aimée de tous à travers le globe ; il est à voir car la réalisation est plutôt bonne, avec un rythme assez soutenu, une bonne profondeur des scènes, des personnages - la caméra nous montrant l'envers du décor avec une sensibilité que n'offrait pas, justement, Back to black, le biopic sur Amy Winehouse réalisé par Sam Taylor-Jonhson ; il est à voir car, de pair avec le rythme, il met à profit toute la discographie de Bob Marley et de son groupe, ce qui ajoute un supplément absolument pas négligeable tant elle dansante, douce, apaisante ; enfin il est à voir car il est accessible, ni trop long, ni trop brumeux, ni trop lent, et même si ce n'est, dans la réalisation, pas l'égal du génial Bohemian Rhapsody, et qu'il y a, apparemment, quelques couacs sur l'histoire, il est autant distrayant qu'informatif. Si vous ne savez pas quoi regarder et que vous voulez passer un bon moment, alors Bob Marley : One love, est assurément fait pour vous ! Et comme le dirait Bob, n'oubliez pas de "combattre le Diable avec cette chose que l'on appelle l'amour."

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