Elvis : l'icône de la musique interprétée par Austin Butler
Elvis Presley est, sans aucun doute, l'un des hommes les plus connus sur terre. Beaucoup l'estime comme le plus grand chanteur de l'histoire, et d'autres, plus mesurés, comme l'un des plus grands. Son biopic, écrit par Baz Luhrmann, est-il à la hauteur de sa légende ?
CINÉMA
8/28/20245 min read


Elvis Presley, un talent inné
C'est l'histoire d'un prodige de la chanson. Cet enfant, né dans le sud des États-Unis, est bercé par la musique "noire" comme on l'appelle encore à l'époque. Quelle est cette musique ? Une musique déjantée, émotionnelle, aux tonalités rythm and blues. Elvis, mieux que d'en être simplement fasciné, s'en imprégnera pour, dans ses premières années musicales, la mêler à sa patte : la country. Le rendu donne ce que l'on connait : Elvis Presley.
Le film ne s'attarde pas vraiment sur cette enfance, abordant les grandes lignes comme il faut, ne laissant rien de côté pour la compréhension du spectateur ; en revanche, il s'attarde sur sa relation entre le chanteur et son agent, Tom Parker, ici joué par Tom Hanks - que l'on reconnait à peine tant il est métamorphosé. Aux premières scènes, on pourrait même croire que c'est lui, Tom Parker, le personnage principal. Il accapare l'attention, se présente à nous, narre ses actions, ses envies, jusqu'à sa rencontre avec le prodige dont tout le monde parle, et dont tout le monde raffole déjà, comme par prémonition de ce qu'il deviendra, assurément. Dès son premier concert, rongé par le trac, pressurisé par la pression de la foule, il perd pied, tâtonne, bafouille, manque de confiance, doute de ses capacités, et il faut une moquerie, il faut le commentaire d'un médiocre qui, profitant de sa vulnérabilité, se croit plus malin pour qu'Elvis Presley, dès lors, prouve de quel bois il se chauffe.
Elvis Presley et Tom Parker : l'ombre et la lumière
Elvis est la lumière ; Tom est l'ombre. Les deux, s'associant, apportent à l'autre ce qu'individuellement ils seraient incapables de réaliser : pour l'un, c'est la prestation scénique, c'est le génie musical, c'est le charme, la prestance, la beauté, la jeunesse, la pétillance de la vie ; pour l'autre, c'est la stratégie, la vision des affaires, les négociations, le cynisme, l'ambition, la soif de notoriété, quitte à frôler l'autodestruction. Les deux sont donc indissociables, et dès le début le courant passe merveilleusement : Tom Parker, assis dans la grande roue face à Elvis, le convainc que sa réussite passe par la sienne, et qu'avec lui, seulement avec lui, il pourra gravir les marches d'un chemin qui, déjà, s'annonce brillant. Brillant, certes, mais davantage s'il l'écoute, s'il lui fait confiance, s'il lui délègue la primauté de son image de marque. Evidemment Elvis accepte, et c'est le début d'une collaboration aussi fructueuse que tumultueuse.
Sa mère, Satlin, l'avait pressenti. Elle l'avait pressenti que son petit Elvis, de qui elle est très proche, et avec qui elle sillonnait les nombreuses villes de la région avant l'apparition de Tom Parker, que cette gloire, cet appât du gain, cette idolâtrie de la part des filles, toujours là, dès qu'il monte sur scène, pour s'hystériser, crier, s'agiter, tendre les bras, sautiller sur place, se dévêtir, allait tôt ou tard lui brûler les ailes. Elle le savait. L'instinct maternel. Quoi qu'il en soit, elle l'accompagne son fils, aux côtés de son mari, dans les premiers pas de sa carrière. Ensemble, ils achètent Graceland, la célèbre demeure d'Elvis Presley, et ensemble, une grande partie du chemin du moins, ils côtoient les sommets.
Elvis : un film magistral signé Baz Luhrmann
Pour Back to black, de Sam Taylor-Johnson, nous nous plaignions d'une écriture trop sommaire, peu profonde, peu mélancolique afin de capturer l'essence même d'Amy Winehouse ; pour Bob Marley : One love, nous disions que, quoique le biopic soit bon, rythmé, représentatif, il manquait peut-être un peu de philosophie par moment, afin de mieux coller avec la vision politique du chanteur reggae ; pour Bohemian Rhapsody en revanche, nous ne répéterons jamais assez notre admiration pour ce film, pour son épicisme, pour son souffle, pour sa dimension cinématographique, musicale, tragique aussi ; et pour cet Elvis, écrit par Baz Luhrmann, interprété par Austin Butler aux côtés de Tom Hanks dans la peau de son imprésario Tom Parker, nous dirons ceci : c'est l'un des meilleurs biopics qui nous ait été possible de voir jusqu'à présent. La réalisation, les transitions, très catchys, les jeux d'acteurs, la musique bien sûr, et puis, surtout, cette écriture empirique, qui démarre par la chute d'Elvis et qui, de suite, revient en arrière, retraçant le parcours exact du chanteur et de son agent, le tout avec des effets de transitions somptueux, organiques, maitrisés sur le bout des ongles, non, c'est certain : nous ne pouvons que vous conseiller le visionnage de ce film. Et nous avons déjà hâte de connaitre vos retours !
















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Un casting et une réalisation au top du top !
Puisque nous sommes francs, nous le disons franchement : nous n'avions pas eu spécialement d'entrain au moment de sa sortie. Sorti en salles en 2022, nous avions visionné la bande d'annonce bien sûr, mais pris par d'autres choses, notamment dans un contexte de crise sanitaire, nous l'avions, par la suite, totalement oublié. Grave erreur ! Quel film ! Quelle claque ! Quelle surprise ! Cela ne s'explique, mais il y a des scènes qui marquent, des musiques qui gravent notre esprit, des répliques qui nous chamboulent. Ainsi, dès les premières minutes d'Elvis, nous avons été embarqués. Par quoi ? Eh bien par la narration, par cette écriture ciselée, ultra précise, ultra condensée, ultra rythmée, ultra coupée et recoupée pour faire en sorte qu'il n'y ait, dans le rendu final, aucune longueur, aucune faille, aucun défaut de visible. Prouesse que cela pour un long-métrage de 2H40 !
Et au-delà de la qualité de l'écriture, ce qui nous a frappés, ce sont les transitions entre les scènes qui sont d'une précision chirurgicales ! Pour exemple : un moment Elvis Presley fait les gros titres à cause de ses danses jugées "obscènes", et alors que la traduction apparait, voilà que, tout à coup, ledit journal pivote pour faire le lien avec la scène suivante, dans laquelle Elvis, allongé, lit le texte d'une de ses chansons. C'est un exemple parmi tant d'autres tant ce genre de transitions, précises et travaillées, foisonnent.
De plus, comment ne pas évoquer, outre la qualité des décors, des tenues, des maquillages, de l'atmosphère générale du film, le casting ? Comment ne pas évoquer la prestation époustouflante d'Austin Butler qui, à l'instar de Rami Malek dans la peau de Freddy Mercury, est totalement habité par son rôle, si bien qu'il ne fait qu'un avec son interprétation, réalisant l'exploit de nous faire oublier, à nous, spectateurs, qu'il n'est qu'un comédien sous le costume d'un personnage historique ? Et comment ne pas évoquer aussi l'expérience de Tom Hanks qui surnage dans le rôle de Tom Parker, si bien qu'il nous fait lui aussi oublier qu'il n'est pas l'authentique Tom Parker, ce "vieux vampire" comme l'appellera Elvis Presley ? Non, non, il faut être sérieux : c'est du grand art. Du grand spectacle. Du cinéma à l'état pur !